Rencontre avec Michèle, ancienne Blouse Rose à Tours
Michèle a été Blouse Rose au sein de l’hôpital pédiatrique de Clocheville à Tours pendant une quinzaine d’années. Bénévole, responsable d'équipe, secrétaire, vice-présidente… Aujourd’hui, elle nous partage son expérience.
Merci Grand-Ma ! (Michèle est aussi ma grand-mère <3).
Comment as-tu eu vent de l’existence de l’association des Blouses Roses ?
Infirmière de métier, j’ai commencé mon expérience du bénévolat au sein de la Croix Rouge, où pendant une dizaine d’années j’ai formé aide-soignantes, aide-ménagères et veilleuses de nuit. C’est une amie bénévole aux Blouses Roses qui m’a parlé de cette association. Cela a tout de suite fait tilt : j’ai toujours aimé m’occuper des enfants et jouer avec eux.
Peux-tu nous raconter comment se déroulait une journée type de Blouse Rose en hôpital pédiatrique ?
Après les soins du matin, notre équipe de 6 Blouses Roses arrivait après déjeuner vers 14h. Nous passions chercher les enfants dans leurs chambres pour ceux qui pouvaient se déplacer jusqu’à la salle de jeux, ou bien nous passions un moment en binôme avec les enfants alités.
Jusqu’à 17h30, nous proposions des jeux et activités aux enfants comme par exemple : des perles, scoubidous, cartonnage, coloriages, création de pompons, construction de tours en kaplas, puzzles…
En général, nous accueillions 6/7 enfants dont les âges allaient de 5 à 10/12 ans.
Connaissiez-vous la raison de la présence de l’enfant à l’hôpital ?
Pas forcément, mais la plupart du temps il s’agissait de problèmes de type orthopédique, viscéral, hernie discale, appendicite, et bien sûr des cas de cancer. Pour les urgences, il s’agissait d’une équipe de Blouses Roses spécifique qui se déplaçait pour passer un court moment avec les enfants en attente de soin.
La connaissance de la maladie affectait-elle votre accompagnement ?
En réalité, avant de devenir blouse rose, chaque femme (il y a très peu d’hommes dans l'association) visite les différents services hospitaliers, et se voit confrontée à des maladies plus ou moins grave. L’idée est de tester la capacité de chacune à recevoir la maladie et la souffrance de l’enfant. Ainsi, si une personne ne se sent pas capable d’y être confrontée, on peut lui proposer d’être bénévole en EHPAD par exemple pour un accompagnement différent.
A l’époque, j’avais 60 ans, mes enfants et petits-enfants étaient en bonne santé, j’étais en phase avec ce projet d’accompagnement.
Quelque chose t'a-t-il surprise pendant ces années de bénévolat ?
Peut-être le fait que les enfants soient souvent ceux qui consolent leurs parents, ils sont d’une grande ressource !
Qu'est ce que cette expérience t'a apporté ?
En moyenne, les blouses roses restent bénévoles 4 ans, j’y suis restée 15 ans. J’ai adoré cette expérience, très enrichissante : à la fois, tu apportes aux enfants l’écoute, la tolérance, la consolation, et ils t’apportent également beaucoup : en leur faisant oublier pendant quelques heures la maladie via les activités ludiques, tu les vois joyeux.
Chaque semaine, en rentrant de ma journée auprès d’eux, je me sentais toujours ragaillardie, avec ce sentiment d’avoir donné et reçu, d’avoir apporté un brin de joie à des enfants dans une situation moins joyeuse.
Quel lien se crée-t-il avec les enfants ?
Les enfants que nous rencontrons sont de passage, souvent nous ne les voyions qu'une ou deux fois. Les enfants avec une maladie plus grave ne viennent que rarement aux activités. Aussi, l’idée n’est pas de créer un lien d’attachement de long terme avec les enfants, mais plutôt de leur amener une bulle d’air et de joie pendant leur séjour.
As-tu des conseils pour des personnes qui souhaiteraient s'investir en tant que Blouse Rose ?
Pour être en capacité de donner aux enfants, il est nécessaire de ne pas avoir peur de la maladie bien sûr, d’aimer les activités manuelles pour leur proposer des jeux adaptés, et d’aller bien. C’est seulement quand on va bien que l’on est en capacité d’apporter du bien-être et du sourire aux enfants, l’erreur serait d’être bénévole pour échapper à des soucis personnels.
Un mot pour la fin ?
Je garde de très bons souvenirs de ces années, des sourires d’enfant, des nouvelles amitiés avec des blouses roses… J’y retournerais bien en fait !
Merci Grand-Ma !
Voici un aperçu de l’expérience de Blouse Rose, à qui je reverse 5% des ventes de la collection Printemps - Eté.
Peut-être saura-t-elle créer des vocations :) ?
Plus d'infos sur l'association des Blouses Roses, c'est par ici.