1/3 Le retour en force du made in France
Un néo-patriotisme naissant
Vous l’aurez compris, les français deviennent de plus en plus patriotes.
Face à une mondialisation croissante et à des dysfonctionnements de plus en plus impopulaires, un nouvelle forme d’alter-mondialisme apparaît, plus douce que celle initialement attribuée à ce mouvement et qui s’apparente à un retour à l’échange de proximité.
Des bénéfices et sacrifices...
Bien sûr, n’oublions pas les bénéfices de la mondialisation : échanges culturels (cinéma, littérature, musique…), échanges touristiques, échanges technologiques… Dont nous profitons chaque jour !
Malheureusement, bénéfices riment également avec d’autres notions qui nous sont familières :
- Délocalisation dans des pays à bas coût, bas coût souvent associé à des conditions de travail déplorables, chômage croissant dans notre économie…
- Exigences de qualité des produits revues à la baisse : parmi nos voisins plus ou moins lointains, la France reste l’un des pays les plus exigeants en matière de qualité de production, de réglementation régissant le respect de l’homme (aspect social), de l’environnement (Normes ISO…), de la gestion des risques (sécurité / toxicité…)... C’est ainsi que l’ouverture des marchés incite chacun à un achat à bas coût, de qualité moindre, réalisé dans des conditions moins favorables…
C’est ainsi que tout mis bout à bout, la qualité de vie se lisse par le bas, ailleurs puis ici…
La prise de conscience
Chacun commence à se sentir témoin voire complice de ces méfaits, et cette prise de conscience incite particuliers et professionnels à un retour à des valeurs de proximité. Aujourd’hui, plus de la moitié des français privilégient l’achat français. L’économie y trouve ainsi un nouveau marché : c’est le retour du “made in France”. On redonne du sens aux valeurs de savoir-faire, du “fait-main” ou “fait-maison”, de proximité entre client et vendeur… Le sens donné à l’échange devient alors humain en plus d’être économique, et cela fait du bien non ?
On parle alors d’un achat réfléchi ou d’un achat responsable : chacun accepte de payer “plus cher” un produit ou service s’il présente une garantie de qualité et de “bonne conscience”.
Le prix se justifie rapidement : matières premières de qualité, salaire décent reversé, bonnes conditions, respect de normes écologiques et humaines...
Et vous, pourquoi achetez-vous local ?
- Exigence de qualité : On aime savoir ce qu’il y a dans notre assiette, que nos légumes sont cultivés sans lien avec pesticides, OGM… Ou encore connaître l’origine et les conditions de fabrication de nos vêtements … La traçabilité et les conditions dans lesquelles sont créés nos biens de consommation sont devenus déterminants au moment d’un achat. Qu’ils soient français ou en provenance de pays voisins soumis aux mêmes règlementations, cela nous rassure et nous assure d’une qualité véritable..
- Bien-être de l’économie française : bien sûr, pouvoir participer activement à l’activité économique de son pays en faisant travailler les agriculteurs, les artisans, les entreprises, nous apparaît comme une nouvelle sorte de solidarité patriotique et cela permet de faire perdurer des activités fleurissantes et également en voie de disparition (exemple actuel: l’élevage des porcs en France, bottiers,...)
- Retour à des valeurs nobles : le « fait-main », le « fait-maison », le “sur-mesure” revient au goût du jour pour des valeurs de qualité et de proximité humaine.
- L’idée de faire un achat responsable : c’est un achat fait en toute conscience, on se sent bien tout simplement d’acheter quelque chose fait dans de bonnes conditions (pas de matières toxiques utilisées, pas de travail des enfants…)
Face à ce renversement de l’économie mondialisée, beaucoup d’entreprises ont compris que le « Made in france » avait de l’avenir. Beaucoup veulent en jouer, en s’appropriant cette image de « Made in France » comme principal atout, afin d’attirer toujours plus de clients dans leurs filets.
Pour ne pas tomber dans le piège du « coup marketing », des dispositions très pointues ont été mises en place par le gouvernement français, pour nous aider à démêler ce qui est authentique de ce qui ne l’est pas.
Finalement, n’est pas « made in France » qui veut. Et si les français perçoivent cette appellation comme gage de qualité, c’est justement grâce aux organismes qui veillent au bon respect des lois.
